Rénovation énergétique des bâtiments : vers un boom des recrutements ?

Face à l’urgence climatique, la rénovation énergétique des bâtiments est devenue une priorité incontournable.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre passe par l’amélioration de l’efficacité énergétique du bâti existant et l’adoption de solutions de chauffage moins carbonées. En effet, le secteur du bâtiment est l’un des principaux contributeurs aux émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre en France derrière les transports avec près de 2/3 des émission directes provenant des bâtiments résidentiels (principalement dues au chauffage). Cependant, cette transition ne peut se faire sans une main d’œuvre qualifiée et suffisamment nombreuse.

Un besoin crucial de main d’œuvre

Selon les estimations, il faudra créer entre 170 000 et 250 000 emplois supplémentaires d’ici 2030 pour répondre aux besoins de la rénovation énergétique des bâtiments[1].

Ces chiffres reflètent l’ampleur du défi à relever. Le secteur de la construction, déjà en tension en matière de recrutement, doit faire face à un double enjeu : remplacer les nombreux départs à la retraite et former de nouveaux professionnels compétents en rénovation énergétique.

Quels métiers sont concernés ?

Les métiers de la rénovation énergétique sont variés. Parmi ces professions, des métiers à différents niveaux de qualification et dans des secteurs variés comme :

  • Ouvriers qualifiés du second œuvre : plombiers, électriciens, menuisiers et peintres spécialisés dans les travaux d’isolation et d’installation de systèmes de chauffage écologiques.
  • Chefs de chantier : pour coordonner et superviser les projets de rénovation
  • Architectes et ingénieurs : pour concevoir des solutions énergétiques performantes et adaptés aux spécificités des bâtiments.
  • Techniciens spécialisés : en diagnostic de performance énergétique et en installation de systèmes de chauffage et de climatisation écologiques.

[1] Note d’analyse n°126 – 20.09 copie (strategie.gouv.fr)

Un ralentissement de la construction neuve pourrait rediriger certains professionnels vers la rénovation, il faudrait toutefois une réduction drastique des nouvelles constructions pour répondre à tous les besoins.

Si on ajoute aux prévisions de recrutement, les départs en retraite des seniors, 635 000 postes seront à pourvoir d’ici à 2030 dans le secteur du bâtiment (soit 37% de l’emploi actuel).

En 2024, les intentions de recrutement en Provence-Alpes-Côte d’Azur sont particulièrement élevées, avec des projections de 247 600 nouveaux postes à pourvoir dans divers secteurs dont la construction et la rénovation énergétique.[1]

Les métiers les plus recherchés dans ce secteur sont[2] ;

  • Isolation et étanchéité : techniciens et ouvriers spécialisés dans l’isolation thermique des bâtiments
  • Equipements de chauffage et climatisation : professionnels capables d’installer et de maintenir des systèmes de chauffage et de climatisation à faible émission de carbone.
  • Energies renouvelables : installateurs de panneaux solaires, techniciens en énergies renouvelables.
  • Maîtrise de l’énergie : experts en audit énergétique et en conseil en efficacité énergétique

[1] France Travail BMO 2024 (pole-emploi.org)

[2] Besoins en main-d’œuvre |France Travail

Création nette d’emploi dans les métiers du bâtiment par région d’après Note d’analyse n°126 – 20.09 copie (strategie.gouv.fr)

Un ralentissement de la construction neuve pourrait rediriger certains professionnels vers la rénovation, il faudrait toutefois une réduction drastique des nouvelles constructions pour répondre à tous les besoins.

Si on ajoute aux prévisions de recrutement, les départs en retraite des seniors, 635 000 postes seront à pourvoir d’ici à 2030 dans le secteur du bâtiment (soit 37% de l’emploi actuel).

En 2024, les intentions de recrutement en Provence-Alpes-Côte d’Azur sont particulièrement élevées, avec des projections de 247 600 nouveaux postes à pourvoir dans divers secteurs dont la construction et la rénovation énergétique.[1]

Les métiers les plus recherchés dans ce secteur sont[2] ;

  • Isolation et étanchéité : techniciens et ouvriers spécialisés dans l’isolation thermique des bâtiments
  • Equipements de chauffage et climatisation : professionnels capables d’installer et de maintenir des systèmes de chauffage et de climatisation à faible émission de carbone.
  • Energies renouvelables : installateurs de panneaux solaires, techniciens en énergies renouvelables.
  • Maîtrise de l’énergie : experts en audit énergétique et en conseil en efficacité énergétique

Face à ce constat, pour élargir le vivier de recrutement deux principaux leviers sont explorés :

  • Augmenter la capacité d’accueil en formation initiale
  • Diversifier les canaux de recrutement (transitions professionnels, mobilités professionnelles, etc. )

Augmenter la capacité d’accueil en formation initiale

D’après les études réalisées sur l’évolution du secteur, le constat est fait de la nécessité  de développer l’offre de formation initiale et continue pour s’adapter aux besoins spécifiques de la rénovation énergétique. Cela inclut :

– d’intégrer des modules spécifiques à la rénovation énergétique dans les cursus des formations initiales

– d’offrir des programmes de perfectionnement et de reconversion pour les travailleurs en activité afin qu’ils acquièrent les compétences nécessaires.

Au-delà des métiers existants, le secteur va connaître l’apparition et le développement de métiers émergents. De nouvelles certifications professionnelles voient déjà le jour : on compte 6  nouvelles certifications au RNCP pour le métier de chef de projet  en rénovation énergétique. Il existe également une certification pour le métier de coordinateur en rénovation énergétique bio-sourcée. Les référentiels professionnels et de certification vont eux aussi évoluer pour inclure les compétences spécifiques à la rénovation énergétique dans les années à venir.

En parallèle des évolutions attendues sur le secteur de la formation, il est nécessaire pour la branche de travailler sur l’amélioration des conditions de travail. En effet, les difficultés de recrutement actuelles sont liées au dynamisme de l’emploi du secteur depuis 2016 mais sont également liées aux conditions de travail difficiles[3].

Diversifier les canaux de recrutement

Entre 2020 et 2021 environ 38 000 personnes ont bénéficié d’une prise en charge de leur formation dans le cadre d’un projet de transition professionnelle. Parmi elles, 4200 se sont formés aux métiers de la rénovation.

La transition énergétique des bâtiments représente un défi majeur pour le secteur de la construction et une opportunité pour les personnes en transition professionnelle. Le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments est et sera un domaine en pleine reconstruction dans les années à venir entre développement de métiers émergents, la redéfinition des conditions de travail et l’optimisation de l’offre de formation.

[1] France Travail BMO 2024 (pole-emploi.org)

[2] Besoins en main-d’œuvre |France Travail

[3] Note d’analyse n°127 – 07.09 (strategie.gouv.fr)