Assistan.te maternel.le : un métier en forte tension structurelle en région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Le métier d’Assistant.e maternel.le, garde d’enfants, est considéré comme étant en forte tension structurelle depuis neuf ans en région Sud, avec des difficultés de recrutement fortes dans tous les départements.
En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, à l’heure où nous écrivons cet article, 18 430 personnes exercent ce métier. Tous sont des emploi salariés, et 82% sont des CDI. 98% sont des femmes.
En 2023, Pôle Emploi listait le métier d’Assistant.e maternel.le dans les métiers à besoin en main d’œuvre élevé avec des difficultés à recruter. Pour la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’étude des Besoin en main d’œuvre de Pôle Emploi prévoyaient 2500 projets de recrutement avec des difficultés à recruter de 54,8%[1].
Ces difficultés à recruter se retrouvent dans tous les départements de la région avec, d’après Pôle emploi, jusqu’à 82,5% de difficultés à recruter dans le département du Var. Il s’agit d’après les études du Carif Oref, d’un des métiers considérés comme étant en forte tension, avec des tensions structurelles sur 9 ans et des difficultés de recrutement fortes[2].
Le métier d’assistant.e maternel.le peut s’exercer auprès de particulier employeur, en entreprise privée (crèches familiale, associative, privée), et dans différents cadres professionnels (à domicile, chez les particuliers employeurs, dans une MAM, en structure d’accueil etc.).
Le métier d’assistant.e maternel.le a durement été touché par la crise sanitaire du COVID 19, avec une baisse des heures travaillées due aux confinements, un manque d’information sur les obligations liées au protocoles sanitaires, voire des défauts de paiement des familles.
[1] Pole emploi BMO 2023 (pole-emploi.org)
[2] co_met_assmatvf.pdf
En parallèle à ces difficultés, de nombreux départs à la retraite sont à prévoir d’ici à 2030 (il est estimé que 44% des assistant.e.s maternel.le.s partiraient à la retraite d’ici à 2030 au niveau national et 38% en région PACA). D’après le Carif Oref, 156 000 embauches seraient nécessaires au niveau national pour maintenir la capacité d’accueil que l’on connait aujourd’hui.
[1] Les chiffres clés | Fédération des Particuliers Employeurs de France (fepem.fr)
En région Sud, le nombre d’offres et de projets de recrutement est en augmentation depuis 2017, avec une augmentation de 10% du nombre d’offres d’emploi et +114% de projets de recrutement.
En France, d’après la FEPEM (Fédération des Particuliers Employeurs de France), 1 enfant sur 5 est gardé par ses parents faute d’avoir trouvé un moyen de garde formel[1] et en région Provence Alpes Côte d’Azur, les assistant.e.s maternel.les offrent 40% des places d’accueil contre 53% pour les crèches et 7% pour les autres modes d’accueil (gardes d’enfant à domicile, préscolaire).
Le protocole « Insertion dans l’emploi/Petite enfance[1] » cosigné par les ministères en charge des affaires sociales et du travail a l’objectif (entre autres) de valoriser les métiers de la petite enfance auprès des personnes en recherche d’emploi et celles en parcours d’insertion pour répondre à cette forte tension de recrutement et les futurs départs à la retraite.
Cela se traduit notamment par un sourcing plus large de futurs professionnels ainsi que la mise en place et la valorisation d’expérimentations menées notamment en région Provence Alpes Côte d’Azur.
En effet, cette activité, demandant à la fois des compétences comportementales, organisationnelles et techniques est soumise à un agrément délivré par la Protection maternelle et infantile (PMI) pour 5 ans, avec une formation obligatoire de 120h s’exercent, traditionnellement, avec une formation :
- Le CAP Accompagnant éducatif petite enfance (AEPE)[2]
- Le diplôme d’Etat d’auxiliaire de puériculture[3]
Dans la réalité, le métier emploient des personnes avec :
- 38 % avec un niveau de diplôme CAP-BEP
- 26 % un niveau bac
- 17 % n’ont pas de diplôme
- 15 % des professionnels seulement ont un diplôme spécialisé en « Travail social »
En plus d’un sourcing plus large, les branches prévoient :
-une diversification des modalités de formation (VAE, formation continue des demandeurs d’emploi, POEC/POEI etc. )
-un développement des offres de formation sur les territoires ne disposant que d’une offre partielle
Ces préconisations se traduisent à travers différentes expérimentations conduites dans la région Provence Alpes Côte d’Azur comme :
- REVA – pour la simplification de la certification des compétences professionnelles par la VAE[4]
- Lab Migration à Marseille[5]
- Mobilités intersectorielles dans le Var[6]
- Atelier de détection de compétences
Le métier d’Assistant.e maternel.le est, pour la région Provence Alpes Côte d’Azur, en forte demande avec une augmentation constante des offres d’emploi, mais il pourrait rencontrer des difficultés croissantes de recrutement et être confronté à une pression accrue dans les années à venir. Avec des taux d’emploi favorables après les formations, et un accès facilité à ces dernières, ce métier pourrait devenir une orientation professionnelle très prisée.
[1] lesprosdelapetiteenfance.fr
[2] CAP Accompagnant éducatif petite enfance – Onisep
[3] Diplôme d’Etat d’auxiliaire de puériculture – Onisep
[4] Reva, une révolution pour la VAE ! |Pôle emploi (pole-emploi.fr)
France VAE | Bienvenue sur le portail de la VAE
[5] Le Lab Migration : une initiative unique à l’échelle d’une branche professionnelle | Fédération des Particuliers Employeurs de France (fepem.fr)
[6] Appel à participation : Lancement du projet “Renforcer l’attractivité des métiers en tension par la pluriactivité ou les mobilités intersectorielles” – Pôle Services à la Personne PACA (psppaca.fr)